vendredi 29 novembre 2013



LE PIETIN DES OVINS
(Dermatite contagieuse inter-digitée)

        I.            HISTORIQUE
Le piétin : cette redoutable boiterie a toujours inquiété l’éleveur de moutons ; c’est une maladie infectieuse très contagieuse. En certaines circonstances, cette affection peut toucher jusqu’à 80 – 95% de l’effectif d’un troupeau (en France, elle intéresse en moyenne 50% des ovins).
L’affection signalée sous les appellations di




verses de : Rougne,  Rogne pourriture du pied ou piétin et foot-rot ; fut décrite dès le XVIème et XVIIème siècle en France et en Angleterre.
En 1982, le piétin du mouton reçoit une dénomination commune internationale : “Dermatitis contagiosa intrdigitalis”.
      II.            DEFINITION
Le piétin est une maladie infectieuse, spécifique, contagieuse,  inoculable, caractérisée par l’inflammation de la peau à la jonction cutanéo-cornée et inflammation sous la corne des tissus lermineux du pied avec boiterie intense.
    III.            EPIDEMIOLOGIE et FREQUENCE
C’est une maladie qui sévit dans le monde entier, surtout au printemps et en automne, dans les régions tempérées où la température est douce et l’humidité importante, il peut toutefois se propager en toute saison en bergeries où les conditions précédentes s’observent.
L’affection atteint essentiellement les moutons, elle constitue une dominante pathologie ; mais les chèvres et les cervidés y sont également sensibles, les bovins peuvent présenter une dermatite inter-digitée (fourchet) où l’on retrouve les agents étiologiques du piétin bénin du mouton et constituer un réservoir infectieux pour le mouton.
Le piétin apparaît de façon progressive dans un élevage, le plus souvent après l’introduction d’un animal atteint dans un élevage indemne (parfois plusieurs semaines à plusieurs mois plus tard, lorsque les conditions d’environnement et d’hygiène favorisent l’apparition de l’infection) il peut persister dans un troupeau de nombreuses années de suite.
Suivant l’évolution et l’intensité de l’affection, on peut établir une distinction entre un piétin virulent et un piétin bénin en fonction de la pathogéneicité des souches de B.modosus, seul le piétin virulent est une affection grave au plan économique.
En effet, bien que rarement mortel au moins chez l’adulte, le piétin lorsqu’il sévit dans un troupeau, entraîne des pertes considérables : perte en viande, en lait et en laine.
Symons a démontré par infection expérimentale que par rapport à des témoins, cette affection enzootique peut provoquer une perte économique de 10% du poids de l’animal, 20% du lait produit, 10% de la laine, les animaux se déplacent et s’alimentent avec difficulté.
Il faut signaler que l’écoulement issu des pieds infectés est la source du contage.
   IV.            ETIOLOGIE
a) Facteurs favorisants
1- Facteurs intrinsèques :
- Espèce : Les ovins sont les plus sensibles au piétin contagieux.
- Race : Chez les moutons Mérinos, on enregistre le taux de morbidité le plus élevé (100%) alors que dans les races européennes ; ce taux reste environ 25%.
- Sexe : Les béliers adultes sont les plus réceptifs, ceci en rapport avec leurs poids.
- Âge : Les agneaux sont plus sensibles que les mères.
- Individu : L’état général et surtout l’état d’entretien du pied constituent les facteurs intrinsèques majeurs.
2- Facteurs extrinsèques :
Plus importants que les facteurs intrinsèques et essentiellement liés à l’environnement des animaux ce sont :
- Les conditions climatiques :
- Pluviométrie annuelle moyenne (³ 500).
- Température (³ 10°C).
- Sol humide et tiède.
L’humidité joue un rôle fondamental en amollissant l’épiderme et la corne, ce qui se produit sur les chemins boueux près des abreuvoirs et des ruisseaux ; en zones de sol argileux ; voire en bergerie où s’accumulent fumier et purin.
La température douce favorise la pollution bactérienne alors qu’une température basse freine celle-ci et entraîne par la vasoconstriction s’exerçant au niveau de la membrane kératogène en milieu défavorable à l’implantation bactérienne.
- Le traumatisme :
Il favorise l’introduction des germes telluriques et a pour cause :
- Sols durs, chaumes.
- Parcours caillouteux ou gravillonnés.
- Parfois d’origine parasitaire ou infectieuse :
* Lésions cutanées podales provoquées par l’échtyma, la fièvre aphteuse ou la Blue Tongue.
* Lésions locales de gale chorioptique ou due à des larves de Strongyloidés papillosus.
- Les carences et/ou les erreurs alimentaires :
- La carence en zinc : se manifeste surtout chez le jeune par des lésions tégumentaires d’hyper et para-kératose entraînant une corne tendre et fendillée.
- Certains auteurs évoquent également le rôle de la vitamine A et d’acides aminés soufrés constitutifs de la kératine.
-l’acidose : se traduit par une fourbure d’allure parfois enzootique et résulte d’une ration très riche en céréales.
- Les techniques d’élevage :
Le rôle de l’éleveur est primordial, tant dans le maintien de l’hygiène que dans la conduite du troupeau.
On observe ainsi que l’élevage traditionnel est en règle générale le plus touché par le piétin.
Avec une forte concentration d’animaux dans des parcours fermés, le risque d’infection augment ainsi qu’en bergerie sur des litières permanentes souillées.
Le défaut de parage régulier des onglons et l’insuffisance de passage en pédiluves sont enfin des facteurs prédisposants primordiaux et du ressort unique de l’éleveur.
b) Facteurs déterminants
Le rôle des germes anaérobies conditionnant l’apparition du piétin a été reconnu depuis longtemps. Les bactéries en cause : Bactéroides nodosus et Fusobactérium nécrophorum ; toutes deux nécessaires au développement du piétin peuvent être présentes chez un mouton infecté sans symptômes cliniques. Leur capacité de pénétration de l’épiderme est liée à des facteurs externes comme le climat ou la nature du sol. Force est d’admettre que le piétin est une maladie multifactorielle. On a pu isoler deux germes responsables de cette affection, chacun de ces germes potentialisant l’action de l’autre, on a :
- Fusobactérium nécrophorum (Sphaerophonus nécrophorum) :
Excrète deux toxines :
- Une toxine dermonéctotique, irritante.
- Une leucocidine (au pouvoir anti-leucocytaire) qui le protège contre la phagocytose.
- Bactéroides nodosus (Fusiformis nodosus ou Ristella nodosa) :
Doté d’un pouvoir protéolytique ; c’est là un des facteurs de virulence reconnu. Des souches isolées à partir de matériel prélevé sur les moutons atteints de piétin virulent (divers tests in vitro permettent d’évaluer à la fois les effets et la stabilité des protéases émises et de classer les souches en fonction d’un index protéolytique).
Les protéases permettent à la bactérie de lyser la matrice épithéliale, la membrane kératogène et la corne même de l’onglon. 10 sérotypes ont été identifiés. L’index protéolytique élevé de certaines souches permet de reconnaître les souches susceptibles de provoquer, le plus souvent en association chez le même animal ; l’apparition de piétin virulent. B.nodosus produit aussi des amines toxiques :
- Des ptomaïnes qui favorisent son pouvoir de diffusion.
- La putrescine responsable en grande partie de l’odeur caractéristique du piétin.
- Produit des enzymes ayant des propriétés kératolytiques.
* Structure antigénique – souches virulentes et immunogènes :
La structure de B.nodosus est mise en évidence par Egerton en 1973 ; qui définit la présence d’antigènes de surface “K” et somatiques “O”. Il décrit bientôt trois sérogroupes K.
Tandis que Every montre que les pili présents essentiellement sur les souches de type B (Beaded – perlées) sont les supports de l’activité antigénique.
Les études effectuées pendant une dizaine d’années ont permis de préciser que le pouvoir pathogène des souches les plus virulentes est en grande partie lié à leur activité protéolytique et qu’il est nécessaire de savoir convenablement isoler et cultiver les souches de type B pour qu’elles deviennent le matériel de choix pour la production d’un vaccin efficace.
Il apparaît actuellement qu’un autre facteur de virulence puisse être attribué au pouvoir d’adhérence de B.nodosus sur les cellules épithéliales de la peau ; comme cela a été démontré pour d’autres membres de la famille des bactéroidés. Il s’agit là encore de substance, les adhésines probablement liées aux pili bactériens, qui se voient ainsi impliqués lors de l’élaboration des vaccins.                                    Voir planche n°I.
* enquêtes sérologiques :                           voir planche n°II.
Remarques :
- Les lésions du piétin sont provoquées par l’infection à Fusiformis (Sphérophonus) nodosus, deux autres bactéries : Spirocheta (Trénonéma) pénortha et au bacille fusiforme mobile sont couramment retrouvées et il se peut qu’elles aient une importance étiologique mais on sait fort bien que la maladie peut exister en leur absence.
- Le piétin est contagieux et inoculable mais on discute encore sur la cause qui selon Beneridge serait à l’association de Fusiformis nodosus et de  Spirocheta penortha avec possibilité de nombreux microbes secondaires. Lucam a trouvé dans les lésions des germes variés dont aucun ne paraît spécifique de l’affection et pour cet auteur, les microbes n’interviennent que lorsqu’une cause déterminante intervient (pousse excessive des ongles, stabulation en sol humide) qui produirait une macération des régions molles du pied, facilitant les infections secondaires.
     V.            PATHOGENIE
Sous l’influence des facteurs favorisants précédents ; et après une inoculation bactérienne primitive et une incubation de 10 – 15 jours, on assiste à une évolution en 4 stades caractérisés par des lésions pour lesquelles Reed et Egerton ont proposé le système de notation suivant :
Système de notation des lésions dues au piétin :
Pied sain :                       0 croix
1er stade :                        1 croix = X.
Une irritation locale, qui débute par une inflammation modérée caractérisée par une légère tuméfaction, avec hyperkératose ou épaississement des plis cutanés de l’espace inter-digité.
2ème stade :                     2 croix = XX.
Une dermatite exsudative inter-digitée, avec dépilation précoce et chaleur du pied devenant douloureux.
3ème stade :                     3 croix = XXX.
Une infection sous-cutanée avec présence d’exsudat séreux et purulent puis de nécrose accompagnée de l’odeur âcre et fétide très caractéristique du piétin. La doleur intense entraîne une boiterie importante et s’accompagne du décollement du bourrelet de l’onglon.
4ème stade :                     4 croix = XXXX.
On observe l’atteinte de l’onglon. L’inflammation et l’infection gagnent la matrice épidermique et la membrane kératogène de la muraille interne de l’onglon. 10 à 14 jours après le début de la maladie, on assiste à une séparation de la corne du cerveau par désengrènement des sous-couches. La chute complète de l’onglon se produit en général en un mois.
   VI.            DIAGNOSTIC
1) Diagnostic clinique : Repose sur :
* L’épidémiologie.
* La boiterie.
* L’odeur caractéristique.
*L’aspect des lésions.
2) Diagnostic bactériologique :
On ne pratique généralement aucune épreuve de laboratoire bien que l’examen bactériologique du pus soit nécessaire pour l’identification de la maladie. D’ailleurs le pronostic dans un troupeau va varier selon l’identité des germes isolés notamment le pouvoir protéolytique et kératolytique de la souche B.nodosus présente. Cette maladie n’étant pas mortelle, il n’est jamais pratiqué d’autopsie.
3) Diagnostic différentiel :
Il prend en compte d’une part les affections localisées au niveau du pied et d’autre part les causes de boiteries d’origine interne. Le piétin ovin contagieux devra être différencié des affections suivantes :
- La dermatite inter-digitée ovine (D.I.O) ou fourchet : infection limitée à la partie supérieure des doigts et due uniquement à l’intervention de F.necrophorum.
- Le “mal blanc‘‘ ou “piétin bénin” ou “Bening Foot rot” ou “non progressive foot rot” d’étiologie tout à fait identique au piétin contagieux mais où les souches de B.nodosus isolées sont peu virulentes.
- Le phlegmon digité (Phlegmona digitalis) ou panaris ou gros pied : En ce cas, le processus infectieux n’affecte en général qu’un seul membre et se caractérise par une suppuration importante, l’onglon n’est atteint que secondairement. Fusobactérium et corynébactérium en sont les agents responsables.
         Autres affections :
- La padodermatite suppurative : affection bénigne.
- La séparation sèche de la paroi : affection rare d’étiologie inconnue.
- La nécrose lamellaire : affection bénigne pouvant toutefois évoluer en phlégmon digité.
         Affections d’origine systématique et diverses :
- Fièvre aphteuse.
- Echtyma podal.
- Blue Tongue.
- Dermatite ulcérative (lésions génitales).
- dermatophitose.
- Gale chorioptique ;
- Fourbure.
- Synovites à mycoplasma, bacille de rouget, chlamydia…..etc.
 VII.            TRAITEMENT
 I- On a 4 règles qui sont les suivantes :
1- Le traitement doit être effectué dans un endroit spécial afin d’éviter la dissémination des cornes pourries et des débris de parage des pieds dans lesquels foisonnant les microbes du piétin et c’est une erreur trop fréquente de traiter les moutons dans la bergerie, disséminant ainsi l’infection dans toute la litière : c’est là le plus sûr moyen d’entretenir la maladie dans le troupeau. Pour se débarrasser du piétin il faut disposer d’un petit local où les animaux seront traités et recueillir les débris de corne pour les détruire par le feu.
2- Il doit être fait avec un certain nombre de médicaments, les microbes du piétin sont sensibles à la plupart des antiseptiques mais il convient de choisir ceux qui possèdent les trois qualités suivantes :
- Ne pas durcir la corne.
- Ne pas dessécher la corne.
- Etre mouillant.
Les principaux sont les suivants :
* Solution de sulfate de cuivre à 15% ou liqueur de nillate.
* Solution d’acide picrique.
* Teinture d’iode.
* Ammonium quaternaire.
* Goudron de bois chaud additionné par litre de 60g de sulfate de cuivre ou de 20g de lysol ou goudron azotique à 5%.
* Glycémie formolée à 10%.
* Pommade à l’acide phénique, à l’iodoforme ou à l’iode 5%.
* Utilisation des antibiotiques qui sont très chers : tysothricine et surtout chloromycétine à 4%.
4- Le traitement est efficace si un parage suffisant des pieds permet au médicament d’atteindre les moindres anfractuosités où se logent les microbes. Il faut que le parage ait éliminé en particulier toute parcelle de corne partiellement décollée, toutes matières organiques (boue, pus desséché, corne “feuilletée”) capables de rester après traitement adhérentes au pied, tout en protégeant les microbes qu’elles englobent. Aucun traitement (actuellement du moins) n’est capable d’éviter au berger un parage consciencieux, complet du pied : avant l’application de quelques produits que ce soit, le pied doit être assaini, au couteau à piétin et ce curage ne doit laisser aucune parcelle suspecte.
II- Traitement de troupeaux fortement atteint :
Les spécialistes moutonniers préconisent une technique assez complexe demandant de la patience, la volonté, l’attention, une dépense pour construire le pédiluve et surtout de la place, il faut séparer le troupeau en 3 lots : un lot de bêtes saines, un lot de malades, un lot de malades traités ce qui nécessite 3 bergeries ou 3 parcs occupés simultanément. Cette technique est difficilement applicable en période d’agnelage et c’est une des raisons pour lesquelles, elle doit être mise en œuvre à une époque où l’agnelage est terminé dans beaucoup de troupeaux, où le piétin semble guérir de lui-même, c’est à cette époque qu’il faut prévoir l’avenir et que l’on doit chercher à éviter le retour du piétin. Cette technique permet de se débarrasser rapidement du piétin au lieu d’obtenir une amélioration passagère comme c’est trop souvent le cas avec les traitements simples. Il convient d’opérer en dehors de la période d’agnelage de la manière suivante :
1- Dès la constatation de la maladie, on trie les moutons pour séparer les animaux sains des animaux malades en se rappelant que la moindre suspicion doit faire rejeter le mouton dans le lot des malades.
2- Pour le lot des moutons apparemment sains, on applique sur les 8 onglons un badigeon antiseptique et on place les animaux dans une bergerie désinfectée ou une pâture propre où aucun mouton n’a séjourné depuis quinze jours, ultérieurement, on fera passer les moutons au pédiluve au moins une fois par semaine et on évitera les parcours qui ont pu être contaminés, la première année, il arrive que dans ce lot, quelques bêtes se mettent à boiter, il faut immédiatement les enlever du troupeau et les joindre au lot des malades.
3- Pour le lot des moutons atteints, il faut traiter individuellement et pour cela parer le pied en enlevant les parties nécrosées, décollées car les parties modifiées en état de putréfaction organique ne permettraient pas aux agents de médicaments d’agir. On traitera les animaux atteints tous les 8 jours en vérifiant à chaque fois les 8 onglons. Parmi les médicaments cités Faye donne la préférence au mélange fumeol-acide-picrique. Au fur et à mesure des guérisons, les animaux seront remis dans le groupe sain après un dernier badigeon antiseptique et avec ce groupe d’animaux sains ils passent régulièrement en pédiluve.
4- Faye recommande un pédiluve de 25cm de profondeur, 60cm de largeur et 9cm de longueur comprenant 3 bacs de 3m de longueur chacun d’une contenance de 250 l et contenant chacun une solution antiseptique différente.
Les moutons traversent le pédiluve et leurs pieds trempent successivement dans :
* Un premier bac rempli d’une solution aqueuse d’ammonium quaternaire à 0,5% et de carbonate de soude à 30% contenant en plus des menues de pailles, les menues de pailles sont imprégnées de telle sorte que le liquide recouvre la surface d’une pellicule de quelques mm seulement. Le frottement contre les menues de pailles mouillées permet d’obtenir un véritable décapage mécanique des pieds et ce moyen est préférable à la sciure de bois pour éviter le tassement ;
* Un deuxième bac rempli d’une solution aqueuse d’ammonium quaternaire à 0,5% pour assurer la désinfection, le lavage et le rinçage antiseptique.
* Un troisième bac rempli d’une solution aqueuse, de sulfate de cuivre à 50% pour compléter l’assainissement des pieds.
A la sortie du pédiluve les animaux regagnent une litière sèche ou une pâture saine.
5- Lorsque le troupeau est très infecté, il faut enlever la litière, piocher le sol sur 10cm de profondeur, arroser avec une solution d’ammonium quaternaire à 1% puis saupoudrer des chaux vive, pendant 2 semaines il convient de remplacer la litière de paille par la sciure de bois arrosée fréquemment d’ammonium quaternaire à 0,5%.
III- Traitement des troupeaux très peu atteints :
Au début de la maladie, les malades seront isolés et entretenus avec une hygiène rigoureuse, notamment par le renouvellement fréquent des litières et ils seront passés deux fois par jour dans un pédiluve contenant de l’eau de chaux ou de l’eau crésylée ou une solution de permanganate de potassium à 20% ou une solution de sulfate de fer ou de sulfate de cuivre ou de chlorure de chaux à 4%.
IV- Traitement général :
On pourra faire trois injections intraveineuses de 60cg de novarsénobenzol à 4 jours d’intervalle ou 3 injections intramusculaires de 20cg de Bismuth à 4 jours d’intervalle ou deux injections sous-cutanées de 50cg de trypoxyl.
VIII.            PROPHYLAXIE
a/ Prophylaxie sanitaire :
* L’isolement des malades : et des cas chroniques quand c’est possible, éviter la recontamination perpétuelle du sol. La désinfection du sol à l’aide de superphosphates aura alors quelques chances d’être efficace. D’autre part, tout animal que l’on veut introduire dans le troupeau devra subir une quarantaine.
* L’hygiène de la bergerie : en choisissant un sol qui s’égoutte bien, en renouvelant la litière fréquemment, on pourra diminuer l’humidité ambiante. On évitera également la surpopulation sur les parcours, il faudra éviter les chemins trop boueux, donc trop humides et les sols trop durs à l’origine de traumatisme. Eviter les parcours sur lesquels d’autres peaux (infectées) sont passées depuis moins de 15 jours.
* La maîtrise des carences alimentaires : indispensable si l’on veut que les moutons conservent une corne des pieds résistante. L’apport de zinc (100mg/kg de matière sèche) de vitamine A (1 million d’UI par mois et par ovin en hiver) et de méthionine est conseillé.
* Les mesures d’hygiène : parage des pieds et pédiluve, sont autant des mesures préventives que curatives. On doit parer les pieds au moins deux fois par an et utiliser pédiluve au moins à deux reprises.

b/ Prophylaxie médicale :
L’amélioration de la connaissance de Bactéroides nodosus a permis aux chercheurs de coopères, d’améliorer l’efficacité et le spectre d’activité de leurs vaccins, ils ont ainsi réussi à élaborer un vaccin nommé FOOT VAX qui présente un très bon effet préventif et un traitement très intéressant.
* Quels animaux vacciner ?
Il faut vacciner tout le troupeau pour enrayer la contagion de la maladie.
Il faut vacciner systématiquement tout nouvel animal importé dans le troupeau.
* Quand vacciner ?
Il faut vacciner avant la période de haut risque : printemps, automne (temps doux et humide).
La première fois deux injections seront faites à 6 semaines d’intervalle, ce délai peut être allongé jusqu’à 6 mois en cas de faible contamination. Les rappels seront ensuite semestriels ou annuels, suivant l’importance du piétin dans l’élevage.
* Comment vacciner : Dose : 1ml
Cette dose doit être injectée par voie sous-cutanée à 5 cm environ en arrière de l’oreille, la nature huileuse du produit peut être à l’origine d’une réaction locale (celle-ci disparaît spontanément, généralement au bout d’un mois). C’est pourquoi ils conseillent de faire les deux injections initiales l’une à droite et l’autre à gauche, en respectant les mesures d’hygiène habituelles.
Il est préférable d’éviter de vacciner les brebis dans les 4 semaines qui précédent l’agnelage et dans les 2 semaines qui le suivent. Il faut veiller à administrer le produit en respectant les règles d’asepsie nécessaires lors de toute injection.
* Temps d’attente : Viande et lait : nul.

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