LE
PIETIN DES OVINS
(Dermatite
contagieuse inter-digitée)
I.
HISTORIQUE
Le
piétin : cette redoutable boiterie a toujours inquiété l’éleveur de
moutons ; c’est une maladie infectieuse très contagieuse. En certaines
circonstances, cette affection peut toucher jusqu’à 80 – 95% de l’effectif d’un
troupeau (en France, elle intéresse en moyenne 50% des ovins).
L’affection
signalée sous les appellations di
verses de : Rougne, Rogne pourriture du pied ou piétin et foot-rot ; fut décrite dès le XVIème et XVIIème siècle en France et en Angleterre.
En
1982, le piétin du mouton reçoit une dénomination commune internationale :
“Dermatitis contagiosa intrdigitalis”.
II.
DEFINITION
Le
piétin est une maladie infectieuse, spécifique, contagieuse, inoculable, caractérisée par l’inflammation de
la peau à la jonction cutanéo-cornée et inflammation sous la corne des tissus
lermineux du pied avec boiterie intense.
III.
EPIDEMIOLOGIE et FREQUENCE
C’est
une maladie qui sévit dans le monde entier, surtout au printemps et en automne,
dans les régions tempérées où la température est douce et l’humidité
importante, il peut toutefois se propager en toute saison en bergeries où les
conditions précédentes s’observent.
L’affection
atteint essentiellement les moutons, elle constitue une dominante pathologie ;
mais les chèvres et les cervidés y sont également sensibles, les bovins peuvent
présenter une dermatite inter-digitée (fourchet) où l’on retrouve les agents
étiologiques du piétin bénin du mouton et constituer un réservoir infectieux
pour le mouton.
Le
piétin apparaît de façon progressive dans un élevage, le plus souvent après
l’introduction d’un animal atteint dans un élevage indemne (parfois plusieurs
semaines à plusieurs mois plus tard, lorsque les conditions d’environnement et
d’hygiène favorisent l’apparition de l’infection) il peut persister dans un
troupeau de nombreuses années de suite.
Suivant
l’évolution et l’intensité de l’affection, on peut établir une distinction
entre un piétin virulent et un piétin bénin en fonction de la pathogéneicité
des souches de B.modosus, seul le piétin virulent est une affection grave au
plan économique.
En
effet, bien que rarement mortel au moins chez l’adulte, le piétin lorsqu’il
sévit dans un troupeau, entraîne des pertes considérables : perte en
viande, en lait et en laine.
Symons
a démontré par infection expérimentale que par rapport à des témoins, cette
affection enzootique peut provoquer une perte économique de 10% du poids de
l’animal, 20% du lait produit, 10% de la laine, les animaux se déplacent et s’alimentent
avec difficulté.
Il
faut signaler que l’écoulement issu des pieds infectés est la source du
contage.
IV.
ETIOLOGIE
a)
Facteurs favorisants
1- Facteurs intrinsèques :
- Espèce :
Les ovins sont les plus sensibles au piétin contagieux.
- Race :
Chez les moutons Mérinos, on enregistre le taux de morbidité le plus élevé
(100%) alors que dans les races européennes ; ce taux reste environ 25%.
- Sexe :
Les béliers adultes sont les plus réceptifs, ceci en rapport avec leurs poids.
- Âge :
Les agneaux sont plus sensibles que les mères.
- Individu :
L’état général et surtout l’état d’entretien du pied constituent les facteurs
intrinsèques majeurs.
2- Facteurs extrinsèques :
Plus
importants que les facteurs intrinsèques et essentiellement liés à
l’environnement des animaux ce sont :
-
Les conditions climatiques :
-
Pluviométrie annuelle moyenne (³
500).
-
Température (³ 10°C).
-
Sol humide et tiède.
L’humidité
joue un rôle fondamental en amollissant l’épiderme et la corne, ce qui se
produit sur les chemins boueux près des abreuvoirs et des ruisseaux ; en
zones de sol argileux ; voire en bergerie où s’accumulent fumier et purin.
La
température douce favorise la pollution bactérienne alors qu’une température
basse freine celle-ci et entraîne par la vasoconstriction s’exerçant au niveau
de la membrane kératogène en milieu défavorable à l’implantation bactérienne.
-
Le traumatisme :
Il
favorise l’introduction des germes telluriques et a pour cause :
-
Sols durs, chaumes.
-
Parcours caillouteux ou gravillonnés.
-
Parfois d’origine parasitaire ou infectieuse :
*
Lésions cutanées podales provoquées par l’échtyma, la fièvre aphteuse ou la Blue
Tongue.
*
Lésions locales de gale chorioptique ou due à des larves de Strongyloidés
papillosus.
-
Les carences et/ou les erreurs alimentaires :
-
La carence en zinc : se manifeste surtout chez le jeune par des lésions
tégumentaires d’hyper et para-kératose entraînant une corne tendre et
fendillée.
-
Certains auteurs évoquent également le rôle de la vitamine A et d’acides aminés
soufrés constitutifs de la kératine.
-l’acidose :
se traduit par une fourbure d’allure parfois enzootique et résulte d’une ration
très riche en céréales.
-
Les techniques d’élevage :
Le
rôle de l’éleveur est primordial, tant dans le maintien de l’hygiène que dans
la conduite du troupeau.
On
observe ainsi que l’élevage traditionnel est en règle générale le plus touché
par le piétin.
Avec
une forte concentration d’animaux dans des parcours fermés, le risque
d’infection augment ainsi qu’en bergerie sur des litières permanentes
souillées.
Le
défaut de parage régulier des onglons et l’insuffisance de passage en pédiluves
sont enfin des facteurs prédisposants primordiaux et du ressort unique de
l’éleveur.
b)
Facteurs déterminants
Le
rôle des germes anaérobies conditionnant l’apparition du piétin a été reconnu
depuis longtemps. Les bactéries en cause : Bactéroides nodosus et Fusobactérium
nécrophorum ; toutes deux nécessaires au développement du piétin
peuvent être présentes chez un mouton infecté sans symptômes cliniques. Leur
capacité de pénétration de l’épiderme est liée à des facteurs externes comme le
climat ou la nature du sol. Force est d’admettre que le piétin est une maladie
multifactorielle. On a pu isoler deux germes responsables de cette affection,
chacun de ces germes potentialisant l’action de l’autre, on a :
- Fusobactérium
nécrophorum (Sphaerophonus nécrophorum) :
Excrète
deux toxines :
-
Une toxine dermonéctotique, irritante.
-
Une leucocidine (au pouvoir anti-leucocytaire) qui le protège contre la
phagocytose.
-
Bactéroides nodosus (Fusiformis nodosus ou
Ristella nodosa) :
Doté
d’un pouvoir protéolytique ; c’est là un des facteurs de virulence
reconnu. Des souches isolées à partir de matériel prélevé sur les moutons
atteints de piétin virulent (divers tests in vitro permettent d’évaluer à la
fois les effets et la stabilité des protéases émises et de classer les souches
en fonction d’un index protéolytique).
Les
protéases permettent à la bactérie de lyser la matrice épithéliale, la membrane
kératogène et la corne même de l’onglon. 10 sérotypes ont été identifiés.
L’index protéolytique élevé de certaines souches permet de reconnaître les
souches susceptibles de provoquer, le plus souvent en association chez le même
animal ; l’apparition de piétin virulent. B.nodosus produit aussi des
amines toxiques :
-
Des ptomaïnes qui favorisent son pouvoir de diffusion.
-
La putrescine responsable en grande partie de l’odeur caractéristique du
piétin.
-
Produit des enzymes ayant des propriétés kératolytiques.
*
Structure antigénique – souches virulentes et immunogènes :
La
structure de B.nodosus est mise en évidence par Egerton en 1973 ; qui
définit la présence d’antigènes de surface “K” et somatiques “O”. Il décrit
bientôt trois sérogroupes K.
Tandis
que Every montre que les pili présents essentiellement sur les souches de type
B (Beaded – perlées) sont les supports de l’activité antigénique.
Les
études effectuées pendant une dizaine d’années ont permis de préciser que le
pouvoir pathogène des souches les plus virulentes est en grande partie lié à
leur activité protéolytique et qu’il est nécessaire de savoir convenablement
isoler et cultiver les souches de type B pour qu’elles deviennent le matériel
de choix pour la production d’un vaccin efficace.
Il apparaît
actuellement qu’un autre facteur de virulence puisse être attribué au pouvoir
d’adhérence de B.nodosus sur les cellules épithéliales de la peau ; comme
cela a été démontré pour d’autres membres de la famille des bactéroidés. Il
s’agit là encore de substance, les adhésines probablement liées aux pili
bactériens, qui se voient ainsi impliqués lors de l’élaboration des vaccins. Voir planche n°I.
* enquêtes
sérologiques : voir planche n°II.
Remarques :
-
Les lésions du piétin sont provoquées par l’infection à Fusiformis
(Sphérophonus) nodosus, deux autres bactéries : Spirocheta (Trénonéma)
pénortha et au bacille fusiforme mobile sont couramment retrouvées et il se
peut qu’elles aient une importance étiologique mais on sait fort bien que la
maladie peut exister en leur absence.
-
Le piétin est contagieux et inoculable mais on discute encore sur la cause qui
selon Beneridge serait à l’association de Fusiformis nodosus et de Spirocheta penortha avec possibilité de
nombreux microbes secondaires. Lucam a trouvé dans les lésions des germes
variés dont aucun ne paraît spécifique de l’affection et pour cet auteur, les
microbes n’interviennent que lorsqu’une cause déterminante intervient (pousse
excessive des ongles, stabulation en sol humide) qui produirait une macération
des régions molles du pied, facilitant les infections secondaires.
V.
PATHOGENIE
Sous
l’influence des facteurs favorisants précédents ; et après une inoculation
bactérienne primitive et une incubation de 10 – 15 jours, on assiste à une
évolution en 4 stades caractérisés par des lésions pour lesquelles Reed et
Egerton ont proposé le système de notation suivant :
Système
de notation des lésions dues au piétin :
Pied
sain : 0 croix
1er
stade : 1
croix = X.
Une
irritation locale, qui débute par une inflammation modérée caractérisée par une
légère tuméfaction, avec hyperkératose ou épaississement des plis cutanés de
l’espace inter-digité.
2ème
stade : 2 croix
= XX.
Une
dermatite exsudative inter-digitée, avec dépilation précoce et chaleur du pied
devenant douloureux.
3ème
stade : 3 croix = XXX.
Une
infection sous-cutanée avec présence d’exsudat séreux et purulent puis de
nécrose accompagnée de l’odeur âcre et fétide très caractéristique du piétin.
La doleur intense entraîne une boiterie importante et s’accompagne du
décollement du bourrelet de l’onglon.
4ème
stade : 4 croix =
XXXX.
On
observe l’atteinte de l’onglon. L’inflammation et l’infection gagnent la
matrice épidermique et la membrane kératogène de la muraille interne de
l’onglon. 10 à 14 jours après le début de la maladie, on assiste à une
séparation de la corne du cerveau par désengrènement des sous-couches. La chute
complète de l’onglon se produit en général en un mois.
VI.
DIAGNOSTIC
1)
Diagnostic clinique : Repose
sur :
*
L’épidémiologie.
*
La boiterie.
*
L’odeur caractéristique.
*L’aspect
des lésions.
2)
Diagnostic bactériologique :
On
ne pratique généralement aucune épreuve de laboratoire bien que l’examen bactériologique
du pus soit nécessaire pour l’identification de la maladie. D’ailleurs le
pronostic dans un troupeau va varier selon l’identité des germes isolés notamment
le pouvoir protéolytique et kératolytique de la souche B.nodosus présente.
Cette maladie n’étant pas mortelle, il n’est jamais pratiqué d’autopsie.
3)
Diagnostic différentiel :
Il
prend en compte d’une part les affections localisées au niveau du pied et
d’autre part les causes de boiteries d’origine interne. Le piétin ovin
contagieux devra être différencié des affections suivantes :
-
La dermatite inter-digitée ovine (D.I.O) ou fourchet : infection limitée à
la partie supérieure des doigts et due uniquement à l’intervention de
F.necrophorum.
-
Le “mal blanc‘‘ ou “piétin bénin” ou “Bening Foot rot” ou “non progressive foot
rot” d’étiologie tout à fait identique au piétin contagieux mais où les souches
de B.nodosus isolées sont peu virulentes.
-
Le phlegmon digité (Phlegmona digitalis) ou panaris ou gros pied : En ce
cas, le processus infectieux n’affecte en général qu’un seul membre et se
caractérise par une suppuration importante, l’onglon n’est atteint que
secondairement. Fusobactérium et corynébactérium en sont les agents
responsables.
Autres affections :
-
La padodermatite suppurative : affection bénigne.
-
La séparation sèche de la paroi : affection rare d’étiologie inconnue.
-
La nécrose lamellaire : affection bénigne pouvant toutefois évoluer en
phlégmon digité.
Affections d’origine systématique et
diverses :
-
Fièvre aphteuse.
-
Echtyma podal.
-
Blue Tongue.
-
Dermatite ulcérative (lésions génitales).
-
dermatophitose.
-
Gale chorioptique ;
-
Fourbure.
-
Synovites à mycoplasma, bacille de rouget, chlamydia…..etc.
VII.
TRAITEMENT
I- On a 4 règles qui sont les suivantes :
1-
Le traitement doit être effectué dans un endroit spécial afin d’éviter la
dissémination des cornes pourries et des débris de parage des pieds dans
lesquels foisonnant les microbes du piétin et c’est une erreur trop fréquente
de traiter les moutons dans la bergerie, disséminant ainsi l’infection dans
toute la litière : c’est là le plus sûr moyen d’entretenir la maladie dans
le troupeau. Pour se débarrasser du piétin il faut disposer d’un petit local où
les animaux seront traités et recueillir les débris de corne pour les détruire
par le feu.
2-
Il doit être fait avec un certain nombre de médicaments, les microbes du piétin
sont sensibles à la plupart des antiseptiques mais il convient de choisir ceux
qui possèdent les trois qualités suivantes :
-
Ne pas durcir la corne.
-
Ne pas dessécher la corne.
-
Etre mouillant.
Les principaux sont
les suivants :
*
Solution de sulfate de cuivre à 15% ou liqueur de nillate.
*
Solution d’acide picrique.
*
Teinture d’iode.
*
Ammonium quaternaire.
*
Goudron de bois chaud additionné par litre de 60g de sulfate de cuivre ou de
20g de lysol ou goudron azotique à 5%.
*
Glycémie formolée à 10%.
*
Pommade à l’acide phénique, à l’iodoforme ou à l’iode 5%.
*
Utilisation des antibiotiques qui sont très chers : tysothricine et
surtout chloromycétine à 4%.
4-
Le traitement est efficace si un parage suffisant des pieds permet au
médicament d’atteindre les moindres anfractuosités où se logent les microbes.
Il faut que le parage ait éliminé en particulier toute parcelle de corne
partiellement décollée, toutes matières organiques (boue, pus desséché, corne
“feuilletée”) capables de rester après traitement adhérentes au pied, tout en
protégeant les microbes qu’elles englobent. Aucun traitement (actuellement du
moins) n’est capable d’éviter au berger un parage consciencieux, complet du
pied : avant l’application de quelques produits que ce soit, le pied doit
être assaini, au couteau à piétin et ce curage ne doit laisser aucune parcelle
suspecte.
II-
Traitement de troupeaux fortement atteint :
Les
spécialistes moutonniers préconisent une technique assez complexe demandant de
la patience, la volonté, l’attention, une dépense pour construire le pédiluve
et surtout de la place, il faut séparer le troupeau en 3 lots : un lot de
bêtes saines, un lot de malades, un lot de malades traités ce qui nécessite 3
bergeries ou 3 parcs occupés simultanément. Cette technique est difficilement
applicable en période d’agnelage et c’est une des raisons pour lesquelles, elle
doit être mise en œuvre à une époque où l’agnelage est terminé dans beaucoup de
troupeaux, où le piétin semble guérir de lui-même, c’est à cette époque qu’il
faut prévoir l’avenir et que l’on doit chercher à éviter le retour du piétin.
Cette technique permet de se débarrasser rapidement du piétin au lieu d’obtenir
une amélioration passagère comme c’est trop souvent le cas avec les traitements
simples. Il convient d’opérer en dehors de la période d’agnelage de la manière
suivante :
1-
Dès la constatation de la maladie, on trie les moutons pour séparer les animaux
sains des animaux malades en se rappelant que la moindre suspicion doit faire
rejeter le mouton dans le lot des malades.
2-
Pour le lot des moutons apparemment sains, on applique sur les 8 onglons un
badigeon antiseptique et on place les animaux dans une bergerie désinfectée ou
une pâture propre où aucun mouton n’a séjourné depuis quinze jours,
ultérieurement, on fera passer les moutons au pédiluve au moins une fois par
semaine et on évitera les parcours qui ont pu être contaminés, la première
année, il arrive que dans ce lot, quelques bêtes se mettent à boiter, il faut
immédiatement les enlever du troupeau et les joindre au lot des malades.
3-
Pour le lot des moutons atteints, il faut traiter individuellement et pour cela
parer le pied en enlevant les parties nécrosées, décollées car les parties
modifiées en état de putréfaction organique ne permettraient pas aux agents de
médicaments d’agir. On traitera les animaux atteints tous les 8 jours en
vérifiant à chaque fois les 8 onglons. Parmi les médicaments cités Faye donne
la préférence au mélange fumeol-acide-picrique. Au fur et à mesure des
guérisons, les animaux seront remis dans le groupe sain après un dernier
badigeon antiseptique et avec ce groupe d’animaux sains ils passent régulièrement
en pédiluve.
4-
Faye recommande un pédiluve de 25cm de profondeur, 60cm de largeur et 9cm de
longueur comprenant 3 bacs de 3m de longueur chacun d’une contenance de 250 l
et contenant chacun une solution antiseptique différente.
Les
moutons traversent le pédiluve et leurs pieds trempent successivement
dans :
*
Un premier bac rempli d’une solution aqueuse d’ammonium quaternaire à 0,5% et
de carbonate de soude à 30% contenant en plus des menues de pailles, les menues
de pailles sont imprégnées de telle sorte que le liquide recouvre la surface
d’une pellicule de quelques mm seulement. Le frottement contre les menues de
pailles mouillées permet d’obtenir un véritable décapage mécanique des pieds et
ce moyen est préférable à la sciure de bois pour éviter le tassement ;
*
Un deuxième bac rempli d’une solution aqueuse d’ammonium quaternaire à 0,5%
pour assurer la désinfection, le lavage et le rinçage antiseptique.
*
Un troisième bac rempli d’une solution aqueuse, de sulfate de cuivre à 50% pour
compléter l’assainissement des pieds.
A la
sortie du pédiluve les animaux regagnent une litière sèche ou une pâture saine.
5-
Lorsque le troupeau est très infecté, il faut enlever la litière, piocher le
sol sur 10cm de profondeur, arroser avec une solution d’ammonium quaternaire à
1% puis saupoudrer des chaux vive, pendant 2 semaines il convient de remplacer
la litière de paille par la sciure de bois arrosée fréquemment d’ammonium
quaternaire à 0,5%.
III- Traitement des troupeaux très peu atteints :
Au
début de la maladie, les malades seront isolés et entretenus avec une hygiène
rigoureuse, notamment par le renouvellement fréquent des litières et ils seront
passés deux fois par jour dans un pédiluve contenant de l’eau de chaux ou de
l’eau crésylée ou une solution de permanganate de potassium à 20% ou une
solution de sulfate de fer ou de sulfate de cuivre ou de chlorure de chaux à
4%.
IV-
Traitement général :
On
pourra faire trois injections intraveineuses de 60cg de novarsénobenzol à 4
jours d’intervalle ou 3 injections intramusculaires de 20cg de Bismuth à 4
jours d’intervalle ou deux injections sous-cutanées de 50cg de trypoxyl.
VIII.
PROPHYLAXIE
a/ Prophylaxie sanitaire :
*
L’isolement des malades : et des
cas chroniques quand c’est possible, éviter la recontamination perpétuelle du
sol. La désinfection du sol à l’aide de superphosphates aura alors quelques
chances d’être efficace. D’autre part, tout animal que l’on veut introduire
dans le troupeau devra subir une quarantaine.
*
L’hygiène de la bergerie : en
choisissant un sol qui s’égoutte bien, en renouvelant la litière fréquemment,
on pourra diminuer l’humidité ambiante. On évitera également la surpopulation
sur les parcours, il faudra éviter les chemins trop boueux, donc trop humides
et les sols trop durs à l’origine de traumatisme. Eviter les parcours sur
lesquels d’autres peaux (infectées) sont passées depuis moins de 15 jours.
*
La maîtrise des carences alimentaires :
indispensable si l’on veut que les moutons conservent une corne des pieds
résistante. L’apport de zinc (100mg/kg de matière sèche) de vitamine A (1
million d’UI par mois et par ovin en hiver) et de méthionine est conseillé.
*
Les mesures d’hygiène : parage
des pieds et pédiluve, sont autant des mesures préventives que curatives. On
doit parer les pieds au moins deux fois par an et utiliser pédiluve au moins à
deux reprises.
b/ Prophylaxie médicale :
L’amélioration
de la connaissance de Bactéroides nodosus a permis aux chercheurs de coopères,
d’améliorer l’efficacité et le spectre d’activité de leurs vaccins, ils ont
ainsi réussi à élaborer un vaccin nommé FOOT VAX qui présente un très bon effet
préventif et un traitement très intéressant.
*
Quels animaux vacciner ?
Il
faut vacciner tout le troupeau pour enrayer la contagion de la maladie.
Il
faut vacciner systématiquement tout nouvel animal importé dans le troupeau.
*
Quand vacciner ?
Il
faut vacciner avant la période de haut risque : printemps, automne (temps
doux et humide).
La
première fois deux injections seront faites à 6 semaines d’intervalle, ce délai
peut être allongé jusqu’à 6 mois en cas de faible contamination. Les rappels
seront ensuite semestriels ou annuels, suivant l’importance du piétin dans
l’élevage.
*
Comment vacciner : Dose : 1ml
Cette
dose doit être injectée par voie sous-cutanée à 5 cm environ en arrière de
l’oreille, la nature huileuse du produit peut être à l’origine d’une réaction
locale (celle-ci disparaît spontanément, généralement au bout d’un mois). C’est
pourquoi ils conseillent de faire les deux injections initiales l’une à droite
et l’autre à gauche, en respectant les mesures d’hygiène habituelles.
Il
est préférable d’éviter de vacciner les brebis dans les 4 semaines qui
précédent l’agnelage et dans les 2 semaines qui le suivent. Il faut veiller à
administrer le produit en respectant les règles d’asepsie nécessaires lors de
toute injection.
*
Temps d’attente : Viande et
lait : nul.
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